L'Imagerie par Résonance Magnétique
L'IRM est l'une des techniques d'imagerie médicale les plus récentes, on l’utilise réellement depuis environ 20 ans. Elle permet de visualiser avec une très grande précision les organes, les tissus mous, ou plus simplement toutes les parties du corps contenants de l'eau, et ceci dans tous les plans de l'espace. Il est donc grâce à cette technique possible de déterminer la position de lésions autrement invisibles. Elle repose également sur le principe de résonance magnétique nucléaire (RMN).
Il existe plusieurs types d'IRM: le plus connu étant l'anatomique. Cependant, dans le cas de notre étude le plus pertinent à étudier est l'IRM fonctionnelle.
Nous allons appuyer notre hypothèse grâce à l'imagerie fonctionnelle, et voir s'il est possible d'observer ou de déceler une dyslexie.
Mais alors comment ça marche?
Le cas de l'IRM anatomique
En théorie:
Cette technique fonctionne grâce aux propriétés quantiques de l'hydrogène et du magnétisme. La machine comporte un aimant de grande puissance, il est environ 100 000 fois supérieur au champ magnétique terrestre (assez suffisant pour orienter tous les noyaux d'hydrogène dans le même sens).
On envoie des impulsions magnétiques qui font vibrer les noyaux d'hydrogènes, ces noyaux contiennent des protons qui vont agir comme autant de petits aimants. En vibrant ils vont émettre des signaux, captés par une antenne puis transformés en images. Ce sont donc ces courants électriques qui vont permettre de créer une image. Pour cela il faut partir du principe que les différents tissus qui composent notre corps n'ont pas les mêmes densités en hydrogènes et donc que le signal électrique transmis ne sera pas identique.
NB: Le corps est composé majoritairement d'eau environ 65%, et l'eau est majoritairement composée d'hydrogène (H2O). Il est donc possible et c'est grâce à cela que l'IRM permet de voir une très grande partie du corps humain.
En pratique:
Le patient reçoit un courrier qui lui est envoyé de sa clinique ou du lieu où il va passer son examen, dans celui-ci il y a une liste de documents administratifs à apporter, un questionnaire ainsi qu'une liste de contre-indication médicale.
En se présentant à l'accueil le patient doit remettre: -Le questionnaire -les documents médicaux (radiographies, scanner, IRM...) - une carte vitale -un mode de règlement.
Puis, il rentre dans une salle, se déshabille et est allongé sur une table. On lui demande de rester immobile pendant toute la durée de l'examen soit environ 15 à 20 minutes. La table sur laquelle il est allongé avance dans le tube de la machine et se place de façon à ce que la partie à étudier soit au centre de l'appareil. Il peut être nécessaire selon les examens d'injecter un produit de contraste.
Le cas de l'IRM fonctionnelle
En théorie:
L'IRM fonctionnelle est une technique permettant de visualiser l'activité cérébrale et celle du système nerveux. Cet examen est souvent réalisé avant de pratiquer une opération chirurgicale, pour évaluer les risques et localiser les zones responsables de la motricité ou du langage du patient. Il consiste à enregistrer des variations de flux sanguin cérébral dans une zone stimulée. Ce principe se base sur l'effet de Blood Oxygen Level Dependent (BOLD) lié à l'aimantation de l'hémoglobine. En outre, l'activité cérébrale dûe à la stimulation visuelle s'accompagne d'un enrichissement en oxygène des régions mises en jeu. Dans cette zone, on observe donc une augmentation de la consommation du débit sanguin cérébral local. C'est l'apport en grande quantité d'oxygène via l'oxyhémoglobine qui rehausse le signal IRM.
En pratique:
Cet examen dure entre 15 et 45 minutes. De la même façon que pour l'IRM anatomique, pour un IRM fonctionnelle, le patient est placé dans un cylindre. Pendant l'examen, il peut être demandé au patient de faire des exercices, de manière à solliciter ses différentes fonctions cérébrales, telles que des exercices audio-visuels, ou répondre à des questions en faisant
appel à la mémoire, aux sentiments...
NB: Il faut savoir que l'IRM fonctionnelle est pour l'instant principalement utilisée dans les grands centres de recherches.
Les contraintes
Une liste des contre-indications relatives est envoyée au patient avant qu'il ne passe son examen.
Tout d'abord, il ne doit pas avoir de valves cardiaques, de stents, de prothèses vasculaires (filtre cave...), de valve de dérivation cérébrale, de plaques et broches d'ostéosynthèse. De plus, les prothèses articulaires et auditives, les sutures à fil métallique et agrafes et les cathéters et pompes à chimios sont interdites. Les piles cardiaque, clips vasculaires, corps étrangers intra-oculaires, implantations d’électrodes, et les aérosols doseurs sont à bannir.
Ensuite, l'IRM est fortement déconseillée pour les femmes enceintes à plus de 3 mois de grossesse et les personnes claustrophobes.
Est ce que l'IRM présente des risques?
L'IRM ne présente pas de risque pour notre santé. Cependant, l'examen peut faire un peu de bruit environ 60-70 dB. Bien souvent, les manipulateurs placent un casque qui diffuse de la musique pour déstresser et éviter au patient d'entendre le son de la machine.
De plus, cet examen peut provoquer certaines brûlures chez les patients, notamment dans les zones humides du corps (les plis de peau, fosse cubitale, aisselles, etc...).
Il existe un risque très faible de réagir au produit de contraste, et bien souvent, dans ce cas le patient fait un œdème de Quinck.
Le rapport avec la dyslexie
L'IRM fonctionnelle permet de localiser les régions du cerveau activées pendant une activité cognitive pour les comparer entre participants dyslexiques et témoins. Des études ont permis de relever plusieurs différences entre le cerveau d'un enfant dyslexique et celui d'un non-dyslexique. Cette étude à notamment permis de découvrir l'existence d'une aire dans le cerveau: l'aire visuelle des mots, située dans le lobe temporal gauche. Elle s'active normalement quand on lit, sauf chez un dyslexique. Ici, nous pouvons voir que l'aire visuelle de reconnaissance des mots s'active chez le lecteur normal, mais ce n'est pas le cas chez le dyslexique puisque chez lui l'aire ne s'active pas.
L'étude de Richard Frackowiak
Ici, l’activité cérébrale est visualisée en TEP (tomographie par émission de positon) pendant la lecture passive d’un mot. En haut, il y a le témoin, en bas, deux dyslexiques. Chez le témoin, la vision du mot active une vaste zone de l’hémisphère gauche, qui correspond aux aires du langage. L’hémisphère droit reste presque silencieux. En revanche, chez les deux dyslexiques, les aires du langage restent silencieuses et l’activation est très forte dans l’hémisphère droit. On peut donc en déduire que l'hémisphère droit compense les lacunes de l'hémisphère gauche.
NB: les zones actives ne sont pas strictement superposables chez les deux dyslexiques, il y a probablement eu un mauvais établissement des connexions entre les aires du langage, ce qui empêche chez les dyslexiques, le traitement automatique des aspects linguistiques des mots.